Le week-end. Enfin ! Week-end chargé en perspective…
Samedi :
Le réveil sonne. Allé chéri, faut pas traîner, aujourd’hui c’est journée famille. Direction papa maman pour récupérer la voiture de Papounet en vue du voyage de lundi.
La journée s’est passée comme sur des roulettes. Bonne humeur au rendez-vous, on est heureux d’être tous ensemble, on mange bien, on boit bien, tout va bien. Nous décidons de quitter Papounet et Mamounette de bonne heure : on a 15 000 trucs à faire à la maison.
Bon. En vrai, pas tant que ça. On a juste envie d’être peinards. Puis avant 20 heures de route en 3 jours, il nous faut bien ça.
On s’était mis d’accord : « départ 15 heures chéri, ok ? Comme ça, 16 heures à la maison, je fais un gâteau pour les copains, et on peut commencer notre soirée en toute tranquillité » (on les commence tôt, sinon ça passe trop vite). Mr Patate valide.
Le temps de dire au revoir, de faire des bisous, des câlins à tout le monde, de remercier, de revoir une dernière fois le planning des 3 prochaines mois (Mamounette a besoin de s’organiser), et hop ! Nous voilà dans la voiture, prêts à partir. 16 heures.
« On a traîné, mais on est bon chéri, on est bon ! »
C’était sans compter sur le clou. Le clou qui s’est tapé l’incruste dans le pneu, menaçant de le faire exploser à tout moment. Papounet est catégorique : impossible de partir avec ça. J’ai presque envie de le tenter, juste pour gagner du temps, mais quand on commence comme ça, en général, on enchaîne les emmerdes. La technique du « je fais semblant de ne rien avoir vu » n’est pas une valeur sûre. Ca a déjà été démontré plusieurs fois. Vaut mieux prendre les devants.
Mr Patate touche le clou, Mamounette s’insurge : « Noooonnnn ! Ne fais surtout pas ça ! Malheureux ! ».
Nous partons à la recherche d’un garage. Seulement, trouver un garage dispo un samedi après-midi après 16 heures, ça relève du parcours du combattant.
1er garage : fermé
2ème garage : fermé
3ème garage : fermé
On est dans la merde.
4ème garage : ouvert. Yes ! Enfin, la justice existe !
Mr Patate, Papounet, Moyen Piou, Petit Piou, et moi-même débarquons dans l’atelier. On croise les doigts de pieds, les doigts de mains, et tout ce qu’il est possible de croiser. D’un point de vue humain. Il y a du people, les mecs ont l’air très occupés, ça sent pas bon du tout. Mais alors pas du tout.
Papounet tente sa chance :
– Heuuuu… Bonjour Monsieur, j’ai un clou dans mon pneu, il faudrait l’enlever parce que c’est assez urgent, on a beaucoup de route à faire et je peux pas rouler avec ça… Vous pourriez pas faire quelque chose rapidos ?
– Non.
– Et si je pleure ?
– Non.
Ok… Il faut sortir le grand jeu. Je demande aux Piou Pious de faire le regard du chien battu (si vous pouviez verser une petite larme d’enfants malheureux en plus ce serait top) pour l’apitoyer et faire ressortir sa fibre humaine. Ça ne marche pas. Il nous dit d’aller voir ailleurs. Espèce d’insensible. Etre inhumain.
5ème garage : le monsieur a fini sa journée, mais comme nous avons l’air complètement livrés à nous-mêmes, il décide de faire des heures sup. Merci Monsieur, je vous aime.
Après toutes ces péripéties, Mr Patate et moi-même rentrons chez nous. On l’a méritée notre soirée peinarde. Vas-y chéri, fait péter le burger.
Dimanche :
Là aussi, la journée avait plutôt bien commencé : j’ai réussi à me lever aux aurores et à aller courir une bonne heure. Le réveil a été difficile, mais je me disais qu’un petit footing me remettrait les idées en place. Je le sais, après une petite séance de sport, en général, je me sens beaucoup mieux. Allé, on se motive, et c’est parti.
Je chausse mes chaussures de sport préférées, m’habille chaudement, laisse Mr Patate dormir d’un profond sommeil, et je quitte la maison pleine de bonne volonté. Arrivée au point de départ de la course, petit échauffement, et c’est parti ! Ça me fait bizarre de me retrouver là toute seule. J’ai pas l’habitude.
Finalement, j’aurais ptête mieux fait de rester au lit. J’ai juste l’impression d’être une mamie qui vient de se faire opérer de la hanche. Même les canards marchent plus vite que moi. Mais il est passé où le Mojo du sport ? Je crois qu’il fait sa grasse matinée, lui. Il m’a abandonnée.
Bon, je suis quand même fière de moi, j’ai réussi à faire mon heure sans m‘arrêter. Je m’auto rassure : c’est mieux que rien Sofhy, c’est bien.
Je rentre à la maison, mes jambes me font mal. Je crois qu’elles n’ont pas aimé. Elles se sont senties brutalisées, c’est sûr.
Allé, j’ai bien mérité un bon bain chaud.
L’effet footing 1 heure / bain chaud a été fatal. Je me suis retrouvée dans une espèce de léthargie extrême. J’ai l’impression d’avoir 2 gros boulets à chaque bras et chaque jambe que je dois trainer tant bien que mal. Rien que le chemin pour aller aux toilettes me semble infaisable. Mettez-moi une sonde urinaire s’il vous plaît.
Mr Patate a pitié de moi : il m’oblige à aller faire une sieste. Je ne me ferai pas prier 2 fois, pas de soucis chéri. Réveille-moi à 17 heures.
Quand j’ai raconté ma journée à mes parents, ça s’est limité à :
- Ben j’ai fait 1 heure de sport
- J’ai dormi
Sympa ta vie ! Ouai. J’ai essayé, mais des fois il faut accepter de ne pas lutter contre les éléments.
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Le dimanche soir, en général, Mr Patate déprime. Le retour à la vraie vie, il n’aime pas ça. On serait bien restés dans notre bubulle…
Pour vous, voici comment achever une journée pourrie :
- Ouvrir la fatidique enveloppe des impôts qu’on n’a pas encore osé ouvrir de peur de faire un AVC.
- Regarder ses comptes.
- Se demander comment on va faire pour payer les impôts, le loyer, l’électricité, l’eau, et toutes les autres factures qui viennent d’arriver.
- Se rappeler que c’est bientôt Noël, et qu’on aura beaucoup, BEAUCOUP de mal à faire les cadeaux (un gâteau, c’est sympa comme cadeau, non ?).
- Se dire que si ça continue comme ça, on devra peut-être envisager de déménager.
- Se dire que les pâtes et les patates seront nos nouvelles meilleures amies pour les prochains mois (c’est bien, c’est la saison de la raclette).
- Se dire qu’il va peut-être falloir penser à vendre les motos, seul petit excès que nous nous autorisons (plutôt mourir).
- Se dire que les vacances, l’année prochaine, risquent d’être compromises.
- Se rappeler que demain va être le commencement d’une semaine difficile.
- Avoir froid, très froid.
- Lancer un film pour se détendre et finir en pleurs parce que l’amoureuse du personnage principal est morte.
- Et pour finir en beauté, en venir à parler de l’éventuel décès de l’un de nous 2, pour la succession, tout ça tout ça… Parce que oui, ça nous arrivera. Et ce jour-là, on sera bien content de savoir à peu près où on va.
Loin de nous l’idée de nous apitoyer sur notre sort. A la fin du bilan, on a même réussi à en rigoler.
On est tristounets. Et surtout, on n’a pas envie de reprendre le boulot. C’est la vie, oui, mais je crois qu’on aurait besoin d’une vraie grosse bonne pause de 1 an. Minimum. Il y a un moment où on rêverait d’aller voir son chef et dire : « Monsieur, c’est terminé. J’ai LARGEMENT eu ma dose, j’me casse. Adieu ». Un dernier moonwalk, et on claque la porte.
Valable si on gagne au loto, bien sûr.
Bref. Il y a des jours comme ça, où il vaudrait mieux rester au lit. Pour la peine, je vais me coucher. Et je prends Louis avec moi. Demain, j’aurais la patate.
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