Les nouveaux cons – Etienne Liebig
Ça faisait un petit moment que je n’avais pas partagé de lecture. Ce n’est pas que je ne lis plus, c’est que j’ai eu du mal à trouver un livre auquel j’accroche. J’ai eu ma panne de lecture. Le moindre livre ouvert m’ennuyait à un point ! Mauvaise passe de lectrice on va dire…
C’est peut-être qu’il me fallait passer à autre chose. Ce que j’ai fait. Et me revoilà avec un nouveau livre !
Celui-là, on peut dire que je ne m’y attendais pas, mais alors pas du tout. Ça doit faire plus d’un an qu’il est dans ma liste de lecture. Inutile de vous dire à quel point je ne me souvenais plus du tout du sujet. Je pensais que ce serait un livre sur les échecs amoureux des femmes en général. De quoi rigoler un peu…
Et ben pas du tout. Je me retrouve avec un livre analysant l’évolution de la connerie de la société dans laquelle nous vivons. Un livre sociologique, en cette période d’élection, on est pile poil dans le thème ! Ici, on juge la connerie nuisible à la société.
Etienne Liebig est éducateur spécialisé auprès des ados, mais aussi critique et chroniqueur.
Donc, je mets mes lunettes, fronce les sourcils,
et prends mon air sérieux de scientifique.
Vous êtes dans l’esprit? C’est parti !
Dans la vie, il y a des gens qui adoooooorent critiquer les autres. C’est même leur passe-temps préféré. Ce livre leur plairait à coup sûr ! Tu veux de la critique ? On va t’en donner ! Mais attention si on veut critiquer, il faut l’accepter en retour. Sinon c’est pas drôle…
Ça, c’est du livre à polémique. L’auteur y va fort en utilisant l’arme ultime : l’humour. Tellement qu’on se demande s’il est sérieux ou s’il faut le prendre au second degré. Il faut le prendre au second degré. J’étais parfois d’accord, parfois pas d’accord, chacun est libre d’avoir son opinion.
L’auteur dénonce certaines pratiques, dans tous les domaines. On s’en doutait déjà un peu, mais c’est toujours bon de remettre les pendules à l’heure pour savoir où on va. On se rend compte à quel point la société ne tourne vraiment pas rond. On continue d’aller vers un système creusant toujours plus les inégalités sociales alors qu’on sait que ça ne fonctionne pas ; avec des personnes de plus en plus individualistes, se croyant au-dessus des autres.
Ce n’est pas le livre ultra adéquat pour se détendre, mais il est très intéressant. Je ne serais jamais allée vers lui si j’avais su de quoi il parlait, mais je ne regrette absolument pas ma lecture. Je pense qu’il mérite qu’on y porte un peu d’attention.
Ce livre commence par une « mise en garde ». Oulala… La mise en garde prévient : la connerie n’échappe à personne. C’est bien connu, on est tous le con de quelqu’un. L’auteur explique qu’il est complexe de déterminer qui est le nouveau con. Il a fallu beaucoup d’observation et d’analyse pour essayer de cerner ce con des années 2000. Il espère qu’on arrivera à rire de tout ça, sans oublier de se regarder dans un miroir. Il souhaite qu’on se retrouve dans ses mots, comme il s’y retrouve soi-même. Il prévient : il n’est pas là pour se faire des amis.
Bam, l’entrée en la matière est directe : tout le monde va prendre cher !
Au sommaire des nouveaux cons :
- Les cons militants
- Les écolos
- Le bobo
- La nouvelle allaiteuse
- Le jeune flic
- Le nouveau psychanaliste
- L’imitateur de banlieusards
- Le vigile
- Le jeune toubib
- Le nouveau journaliste
- Le bloggueur
- Le nouveau toxicoman
- ….
Etc… La liste est longue.
Ce livre fait environ 250 pages, il est donc assez rapide à lire. Ce qui est bien, c’est que si on n’accroche pas sur un sujet, il est facile de passer au chapitre suivant. Par exemple, le Nouveau Symboliste, moi, je m’en tape le coquillage. Zou, étape suivante !
Parmi mes préférés, on trouvera : le skippeur, le jeune flic, le jeune de quartier, le vigile, le nouveau rationaliste, et le nouveau journaliste. Dans le mile Emile, j’adore ton analyse !
Extrait :
Le jeune flic ne sait pas parler normalement, il hurle et braque son arme. On a l’impression que la question qu’il se pose n’est jamais : « Que dois-je faire pour être efficace ? », mais « Que ferait Rambo à ma place ? ». Il peut rouler au sol, ramper, courir, se planquer tandis que les citoyens se déplacent nonchalamment sur le terrain des opérations. […] Après sa mission, le jeune flic retourne au commissariat faire son rapport, tous les mots employés laissent à penser qu’il a failli interpeler un agent du cartel de Medellin qui s’est échappé en hélicoptère : « usage de stupéfiants », « résistance active », « fuite et couverture », « arme supposée », etc.
En résumé, je dois dire que j’ai bien aimé, alors que ce n’est absolument pas le genre de livre que je lis. L’humour est très bien manié, et les problèmes soulevés pertinents, même si on n’est pas forcément d’accord sur tout. Je vous le recommande grandement ! Même Mr Patate qui ne lit pas du tout est intéressé et se lancera sûrement très prochainement ! En même temps… Je lui ai lu tellement de passages qu’il n’en aura peut-être pas besoin.
Et si vous l’aimez, sachez qu’il y a un tome 2 😉
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