La guerre de la nuit - La Sophielogie

Depuis quelques temps, j’ai droit à un éternel refrain au travail :  « Oh mais dis donc ! T’as l’air fatiguée ! » Ouais dis tout de suite que j’ai une sale gueule, sympa, merci. Je leur réponds qu’effectivement, mes nuits ne sont pas de tout repos. « Tu dors mal ? Haha ! Va falloir arrêter hein ! Bounga bounga c’est bien mais à un moment faut dormir ! Mouahahahahaaaa ! ». Je deviens rouge pivoine (c’est un problème de naissance, c’est une maladie, c’est pas bien de se moquer), et ça rigole encore plus. S’ils savaient… Bande d’obsédés !

Alors oui, ça fait quelques temps que je ne dors pas bien. Je me suis analysée dans le miroir, et en effet : j’ai de belles poches sous les yeux, un teint tout pâle, presque des rides qui apparaissent sur mon visage, j’ai dû prendre 10 ans en un claquement de doigt. C’est moi ça ?

L’heure du coucher, pour moi, doit suivre un rituel digne d’une Psychorigide. J’ai besoin de conditions optimales.

Problème : Mr Patate a besoin de tout l’inverse. Alors forcément ça crée des problèmes de synchronisation…

lit

Règle Numéro 1 (la règle d’or) : Avoir les pieds à l’air. Impossible de dormir si mes pieds sont sous la couette. Ils gèrent ma température corporelle, ce
piedsont mes thermostats. S’ils se retrouvent coincés dessous, je sens une vague de chaleur tellement intense que j’étouffe. Ca me monte à la tête, et je me mets à suer comme une vache et à paniquer. Bizarre n’es-ce-pas ?  (moi j’ai toujours trouvé ça bizarre) Quand Mr Patate passe une jambe au dessus de la mienne et ramène la couette sur mes petons, ça le fait plus du tout. Je me débats pour la remettre à sa place. A savoir : cette règle n’est plus valable si la température atteint les – 2 ° C. Dans ce cas je peux même mettre des chaussettes (ça n’arrive donc que très rarement, voir jamais). Un sac de couchage? Impossible pour moi. Un cauchemar.

Règle Numéro 2 : le secret de la position idéale. Attention, la position idéale est très complexe :

  • Corps étendu de ¾ sur le côté (de façon à laisser mon ventre bien rempli s’étaler sur le matelas sans être écrabouillé et oppressé, sans cela : risque de remontée de repas – Beurk).
  • Petit coussin serré fort contre moi pour ne pas avoir froid à la gorge et pour retenir mon bras qui, sans lui, tomberait vers le bas et me ferait mal à l’épaule, pareil pour mon bassin. Il permet de mettre mon corps en position encore plus idéale. Bon, j’avoue… C’est pas un coussin mais un doudou (appelé Ninnin chez moi). Alors oui paraît que c’est la honte de dormir avec un doudou une fois adulte, mais j’assume. C’est important pour le bien être de mon dodo. Et je suis persuadée que ça concerne plus de monde que ce qu’on veut bien croire.
  • Couette posée exactement comme il se doit (CF règle Numéro 1), qui enveloppe parfaitement mon corps pour ne pas laisser le moindre petit courant d’air. Comme quand on jouait au ver de terre quand on était petites avec ma soeur. On s’enroulait dans la couette et on rampait par terre. A la fin on avait super chaud tellement le saucissonage était parfait. Comme quoi l’enfance sert bien à construire sa vie adulte…

 

réveilRègle Numéro 3 : là, c’est totalement un truc de fille. Moment d’hydratation corporelle. Labello pour hydrater les lèvres, crème pour les mains, crème pour les jambes, crèmes pour les pieds (nan j’rigole pas celle là). Si je zappe cette règle, je sens ma peau tirailler, ça fait mal, et quand je me réveille le lendemain ma bouche est figée. Si je souris je suis alors prise de douleurs fulgurantes dues à mes lèvres qui se fendent en 2, voir 3 ou 4 même. Sexy avec les cheveux en pétard. * Bonjour chéri !!! AAAAAAAHHHH mais qui êtes vous ?! Sorcière ! *

Règle Numéro 4 : Comme je l’ai expliqué dans mon article précédent -> ICI <- j’ai besoin de noir total et de silence extrême. La moindre source de lumière m’empêche de trouver le repos, le moindre bruit me fait faire une fixette dessus, et là je suis assurée de me tourner et retourner 50 fois dans mon lit. Pour Mr Patate, c’est l’inverse. Et en plus il ronfle. Et pas qu’un peu. Du coup, j’ai été obligée de développer des techniques de sioux pour arriver à faire abstraction. Vive les bouchons d’oreilles et le masque de sieste spécialement conçu pour l’avion. Ils sont devenus mes meilleurs amis de sommeil. Je vous aime Boules Quies !

Règle Numéro 5 : j’ai besoin de mon espace vital. J’avoue, j’utilise 80% du lit « c’est MON côté OK ?! ». Mais on partage tout chérie, on est un couple ! Oui, on partage tout, mais y a des limites ! Ca par exemple, c’est une limite non négociable. J’ai besoin de m’étendre, m’étaler de tout mon long, tourner dans tous les sens en étant certaine de ne pas prendre le risque tomber du lit, au passage de me cogner la tête contre la table de chevet et de mourir d’un traumatisme crânien en pleine nuit (oui carrément). Face à cette injustice, Mr Patate se rebelle. Mais je reste forte et arrive à imposer mon fameux espace vital.

Bref, vous imaginez la détresse de Mr Patate, par la force des choses, obligé de respecter toutes ces contraintes, qui a besoin de tout le contraire ? (ordinateur allumé, émission pour s’endormir, etc etc… tout ce qui m’empêche de dormir quoi) Et encore, ce n’étaient que les préparatifs…

La nuit, la vraie guerre est déclarée. Celle sans pitié, celle chacun pour sa gueule. Le « marche ou crève » (ou plutôt le dors ou crève de fatigue).

Notre seul rituel commun : se coller l’un contre l’autre, tous le soirs sans exception. C’est la règle d’or, la vraie, le meilleur moment de la journée. Il me tient chaud, il m’enroule dans ses bras tous musclés et me sussurre un doux « bonne nuit ma chérie, je t’aime ». C’est THE moment of the night (yeaaaaahhh), on en profite parce qu’après, tout dégénère. C’est le chaos.

Il commence alors à tenter une rébellion et empiète sur mon espace vital. Je place mon genou stratégiquement dans son dosBataille , l’air de rien, et Hop ! Ca fait mal hein ?? Alors dégage ! Il grogne.

Vous trouvez ça cruel ? Sachez que sa vengeance est pire. Il me donne des coups de fesses extrêmement violents et me projette direct à l’autre bout du lit tellement il est puissant. Imbattable… Puis de toute façon, si ça marche pas, il se met à me rouler dessus. Imparable. Je me retrouve alors écrasée comme une crêpe. « euh j’étouffe là… ». C’est son arme secrète. « CHERIII !!!! Tu m’écrase là ! » « Ah bon ? Pardon » Ouais ouais ouais… Tu crois que j’ai pas repéré ton manège de fourbe ? Prends moi pas pour une quiche wow !

Il se lève environ 50 fois pour faire pipi (environ toutes les 30 minutes). J’ai jamais compris comment il était possible de faire autant pipi la nuit alors qu’il ne boit pas. Si je suis réveillée, j’en profite, je récupère ILLICO mon espace vital. HAHA !! TU L’AVAIS PAS VUE CELLE LA HEIN ?! Si je suis endormie profondément, sa délicatesse légendaire me rappelle à l’ordre. Parce que non, il ne peut pas se lever doucement sans faire de bruit. Il est obligé de faire voler la couette, je me retrouve à poil dans le froid glacial de la nuit (oui, nous on dort toujours tous nus). Ses pas sont à l’image d’un hippopotame dans un magasin de porcelaine, il fait claquer la lunette des toilettes (une première fois pour la baisser), se mange une porte au passage, shoote dans des objets non identifiés traînant au sol, et refait claquer la lunette des toilettes (une deuxième fois parce qu’elle reste collée à ses fesses quand il se lève)(oui oui j’ai bien des bouchons dans les oreilles, mais visiblement ils ont leurs limites). Pour se coucher, il ne peut pas se glisser délicatement dans le lit, non. Il est obligé de s’affaler, que dis-je, se laisser tomber, comme une loutre échouée et de me faire rebondir. Je me retrouve alors secouée comme un pommier. D’ailleurs, quand on est en plein rêve je vous assure que ça fait vraiment bizarre. Je me réveille en mode « OH PUREE UN TREMBLEMENT DE TERRE ! » La bataille de l’espace vital reprend de plus belle.

bataille de couetteComme il a froid, il s’enroule dans la couette (lui aussi il jouait au ver de terre quand il était petit apparemment) me remettant une fois de plus dans le froid glacial de la nuit. Brrrrrrr. J’attrape la couette, la tire de toutes mes forces. Il tente de la reprendre, mais je la coince bien fort contre moi pour l‘en empêcher. Il y va d’un coup sec, elle me glisse des mains (il m’a prise par surprise). Je la retire, il la reretire, je la rereretire, il la rerereretire… Jusqu’à arriver à un partage à peu prêt équitable.

Etant à bout de nerfs, je me lève pour draper la couette et la coincer entre le matelas et le lit (comme ça il pourra plus me l’enlever). Il se demande alors quelle mouche m’a piquée, si je ne suis pas somnambule ou même possédée « Mais qu’est ce que tu fous bordel ! » « J’ai froid Patate ! ».

Parfois, le désespoir m’envahi. Ca cogite dans ma tête « mais je dormirai jamais, comment je vais faire demain ? Je vais être morte, mais jefolle suis fatiguée moi, j’ai besoin de dormir ! Pourquoi tant de haine ? POURQUOI ???!!!! ». Je m’énerve, je deviens folle, les larmes montent (la pression, presque pire qu’un examen), je tourne, tourne et retourne, puis, excédée, je m’en vais dormir ailleurs. Mais Mr Patate et moi sommes fusionnels : on déteste ne pas dormir ensemble. Ca nous rend triste, on se sent seul dans la nuit. Alors on essaye de prendre notre mal patience. C’est une vraie tourmente, une torture mentale. (les couples fusionnels comme nous nous comprendrons…)
Alors, les gens qui me demandent pourquoi je suis fatiguée ? C’est vraiment à cause de Bounga Bougna ? BAM ! Voilà, la vérité éclate au grand jour ! CQFD

Dans l’histoire, on se réveille tous les deux dans un état pire que celui dans lequel on était avant de se coucher. Notre humeur est digne d’un ours qui n’a pas mangé depuis 2 mois. On se regarde de la tête aux pieds, on se dévisage, on se jauge, on voit qu’on est tous les deux de super mauvaise humeur. (Déjà que je suis de mauvaise humeur le matin avec une bonne nuit, alors je vous laisse imaginer après une nuit pareille).  Parce que le pire dans tout ça, c’est que la bataille dure toute la nuit, mais on s’endort comme des bébés 1h avant que le réveil sonne. C’est toujours comme ça de toute façon. Ptit con de réveil.

La solution ultime serait une bonne frayeur. Explications -> ICI<-

Alors oui, au bout d’un mois ça laisse des marques. Quand la fatigue devient extrême, je tombe dans un espèce de coma. Lui, il fait du bien. Je l’aime, le rêve, mais il se mérite. Il faut gagner la bataille.

Un jour chéri, on sera riche. On s’achètera  un lit et une couette King Size.

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